« C'est en 1999, sur la ravissante île grecque de Kalokairi que l'aventure romantique commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l'un d'eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s'apprêtent à retourner sur l'île - et vers la femme - qui les avait enchantés 20 ans auparavant".

On est loin des belles comédies musicales (West Side Story, My Fair Lady, Hello Dolly, Cabaret, Hair, Chicago...). C'était une occasion en or, pourtant. Manque de chance, cette transposition atrocement kitsch et incompétente d'un triomphal spectacle musical basé sur les chansons d'Abba relève parfois de la torture. Restent les mélodies, souvent sublimes, la curiosité de découvrir une Meryl Streep ex-travertie (si loin de Out of Africa !) comme jamais, et une séquence de séduction balnéaire où passe fugitivement le frisson qui aurait dû irriguer l'ensemble.

"Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse". Françoise Quoirez a tout juste 18 ans quand elle écrit les premières lignes de Bonjour Tristesse.
Quand j’ai lu ce roman, j’avais 17 ans. J’étais adolescente, en plein questionnement sur la vie, la famille, les institutions et, quand j’ai découvert comment une fille de mon âge ou presque s’en affranchissait, ça a eu un impact énorme sur moi. Un mythe fait de formules brillantes, d’amours affranchies et de scandales tapageurs, derrière lesquels se cachent une femme qualifiée d’anticonformiste, pour ne pas dire « libre ». Libre d'écrire, d'aimer et de se détruire.
Aujourd’hui, Diane Kurys nous propose un film terriblement dure mais à l’image de la vie incroyablement romanesque de l’héroïne. Sylvie Testud a réussi à lui ressembler avec sa mèche blonde, son débit très particulier et ses postures physiques en gadgets superficiels..